Photos : A. Finistre / Textes M. Chevassus

samedi 23 juillet 2011

La Terre sainte, vraiment?

La concentration de religiosité dans l’air n’est pas un bon indice pour déterminer si un terre est sainte ou pas. De même que l’obéissance acharnée aux rituels ne fait pas le bon croyant, l‘excès de preuves religieuses situées sur un même territoire ne lui confère pas le titre de paradis. Alors bien sûr, Jésus a foulé le sable de Palestine , Salomon et David y ont édifié leur temple, un grand nombre de prophètes des trois religions du Livre y ont vécu un temps. Et peut-être même que la fin du Monde aurait lieu là-bas selon les différentes eschatologies.
Mais il flotte dans l’air un je-ne-sais-quoi de pas très saint, ni sain d’ailleurs. Les proches qui y sont allés ont généralement retenu de leur voyage : « un climat tendu », « des habitants assez froids, méfiants », des inégalités criantes entre les habitants, une rugosité des caractères (lire sur 365degrés : Pâques, ce que vous n’auriez pas dû savoir). Dans l’intimité les habitants sont pourtant des personnes adorables, avenantes, chaleureuses… La guerre contre le voisin aurait-elle entamé leur moral? Seraient-ils à cran, ceux qui, pour une partie, avaient pourtant décidé de s’installer en Israël afin de revenir aux sources de leur foi, sur cette terre que Dieu, sont-ils sûrs, leur a destinée? Seraient-ils à bout, ceux qui clament depuis 1948 qu’on leur vole leurs champs et que l’on détruit leur propriétés sous les yeux d’une ONU impuissante? Les uns se lamentent de la perte de civils, tandis que les autres demandent que l’on arrête de tuer leurs enfants. Tous aimeraient un traité de paix. Trop difficile tant les intérêts des uns annihilent les droits humains des autres. Trop difficile tant l’esprit de conquête est ancré d’un côté - est invoqué le droit à s‘installer sur la Terre promise conféré par les victoires aux différentes guerres israélo-arabes, les traités et le plan de 1948. Trop difficile tant l’esprit résistant - appelé aussi terrorisme selon les points de vue, est installé de l’autre.
Voilà. Et puis, il y a aussi ce que l’on ignore, ce qui est caché, et comme je ne veux pas prendre parti, je laisse la parole aux soldats israéliens qui ont ressenti l’urgent besoin de la prendre. En anglais, ils racontent leur expérience en Cisjordanie. http://www.breakingthesilence.org.il/

Silence radio

Silence radio

Difficile d’écrire depuis la Cisjordanie. Ce territoire occupé par les forces militaires israéliennes renferme un peuple prisonnier. Les exactions commises à son égard chaque jour sont cachées aux yeux du monde voire justifiées par les arguments : « Ce sont des terroristes » ou bien « Les torts sont partagés, c’est trop compliqué, personne ne peut comprendre exactement qui a raison.  » Les Israéliens eux-mêmes n’ont pas accès à une information très neutre ou complète, ils ne savent pas exactement ce qui se passe derrière cet immense mur de 8 mètres censé les protéger des actes terroristes. S‘ils se rendent de l‘autre côté, les Israéliens sont susceptibles d‘être conduits en prison. Seuls une poignée de colons venant s’installer sur les terres palestiniennes savent de quoi sont faites les persécutions quotidiennes. Les vidéos le montrent clairement. Elles sont devenues l’arme des Palestiniens pour lutter contre l’oppression, pour informer le monde.
L’ONG israélienne B’Tselem (centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés) protège les résistants palestiniens qui veulent filmer les exactions dont-ils sont victimes.
http://www.btselem.org/ Leur site donne des informations précises (statistiques, chiffres, vidéos, photographies, témoignages) à même de clarifier la situation actuelle.
D’autres vidéos sont diffusées sur le site http://www.popularstruggle.org , notamment sur Nabi Saleh où les répressions de manifestations pacifiques sont de plus en plus violentes. L’argument israélien serait : « pour éviter la propagation de la contestation aux autres villages ». http://www.popularstruggle.org/image-galleries/nabi-saleh