Photos : A. Finistre / Textes M. Chevassus

lundi 15 août 2011

Nairobi

Nairobi se situe entre Le Caire et Rangoun, l‘Egypte citadine et la Birmanie oubliée. Pour son odeur de grillé flottant dans les rues, pour ses avenues larges du quartier administratif, pour son trafic anarchique et cabossé.
Nairobi a aussi le goût de l’Inde. La pollution poussiéreuse de Madras, le ciel gris humide de Dehli, les poulets biryanis et le thé masala dans les restaus locaux.
Mais là où le Kenya s’affirme dans ses plus belles couleurs africaines, c’est avec les enseignes vert pomme de Safaricom, sa monopolistique et ubiquitaire marque de gaudasses Bata. C’est aussi avec ses spécialités culinaires comme l’Ugali, pavé de polenta blanche accompagnée d’une louche de koundé, feuille proche de l’épinard en moins amer, sans oublier la chèvre rôtie et le Tilapia pané… le lait de chamelle aussi.
Caricature d’elle-même, on aborde l’Afrique de la rue sans surprise.
Les hommes d’affaires intouchables en costume impeccable et chaussures cirées naviguent avec détachement au milieu des voitures pourries sur des trottoirs défoncés. Les flics arborent un casque de baseball noir avec insigne Converse bleu marine au front. Plantés dans le centre-ville chic avec une régularité impressionnante, ils semblent attendre sur leur base imaginaire que Gaudot leur renvoie une hypothétique balle. Les enfants des rues abordent les Occidentaux par grappes en quémandant quelques sous, aussi motivés que s’ils allaient se coucher. Sur les routes extérieures, la terre rouge s’envole avec le passage des Isuzu, et des Toyota, les palmiers et autres arbres géants dispersent leurs feuilles, ramassées quelques mètres plus bas par des cohortes de femmes armées de balais, gilets et fichus aux couleurs municipales, rangées sur le bas-côté. Dans les quartiers chics, vers Westlands, les ONG sont légion.

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